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Le site de Glanum a une importance historique certaine du fait des vestiges qu'il recèle. Mais il est aussi riche d'enseignements, tant dans son rôle formateur pour les générations d'archéologues qui y ont débuté, que dans sa fonction de rappel de notre héritage culturel par son ouverture au public. Dans ce cadre d'ailleurs, une expérience de restitution des bâtiments dans leurs trois dimensions a été récemment menée.
Lors des travaux d'aménagement du site, il avait été prévu de remonter partiellement une partie des temples géminés. Ainsi à partir d'éléments retrouvés fut élevée une "anastylose", reconstition d'une partie du portique. Mais attention celle-ci a été montée d'après des copies presque exactes puisque les archéologues s'interdisent de faire plus afin de ne pas créer "quelque chose de faux". L'anastylose ne devait pas être plus qu'une référence. A partir de plusieurs chapiteaux une synthèse a été faite et ce n'est que lorsque les archéologues et architectes en architecture antique se furent mis d'accord que le sculpteur Tomaze Calandaze a pu faire ses travaux de restitution partielle du temple.
Le seul compromis ayant été fait concerne l'acrotère dentelé aujourd'hui visible : seul l'acrotère du côté gauche avait été conservé et encore était-il fragmenté. Par conséquent celui de droite fut reconstitué par un jeu de miroir à partir du gauche donnant ainsi une copie exacte.
Pour la réalisation de cette anastylose, comme le prévoyaient les cahiers des charges, les carrières romaines durent être réouvertes et les outils d'époque reforgés à l'identique afin d'obtenir un résultat similaire à ce qu'auraient pu obtenir des ouvriers d'antan.
Les travaux ont commencé officiellement le l° octobre 1991 et effectivement le 15 octobre 1991. Ils ont requis deux tailleurs de pierre, un manoeuvre et un sculpteur. Le 2 juillet 1992 l'anastylose était livrée; ceci montre la grande rapidité d'exécution d'un temple romain. Pour sa mise en place ce sont néanmoins des moyens modernes qui furent utilisés, mais cela n'a pas influé sur la durée de construction du temple car la prudence que requiert le maniement d'une grue afin de ne pas cogner et éclater les pierres n'est pas nécessaire lors de l'emploi d'un palan. Le levage des pierres se fit par la technique du trou de louve employée à l'époque romaine.
Cette anastylose est d'un intérêt pédagogique certain dans la mesure où son élévation permet au public d'avoir une vision en trois dimensions (largeur, longueur, hauteur).
Mais le site présente aussi encore des intérêts pour les archéologues car tout n'a pas été exploré. Ainsi, à l'est de la place triangulaire on distingue les contours d'un amphithéâtre qui n'a pas encore été dégagé. En outre des fouilles récentes entreprises sous les temples géminés ont fait apparaître des vestiges proto-historiques et elles ne sont pas achevées, des strates plus anciennes restant à explorer. Ce qui, mis en relation avec les découvertes faites sur les remparts, ouvre de nouvelles perspectives sur les occupations antérieures du site qu'H. Rolland n'a pas abordées.
